Pourquoi est-il si difficile de changer son alimentation?
On me pose cette question régulièrement, souvent en réponse à l’article “pourquoi les régimes ne fonctionnent pas”.
On se dit que, logiquement on sait quoi faire, et pourtant c’est si difficile.
C’est une affaire de perception
Du point de vue du cerveau, manger une brioche ou une pizza est beaucoup plus satisfaisant que de manger des épinards, car ils sont très riches en graisse, en sucre et en sel. Et ces composants libèrent de la dopamine (et autres neurotransmetteurs) dans le cerveau, que nous assimilons à une récompense forte.
Les épinards ou brocolis ne provoquent pas cet effet, car ils sont pauvres en graisse, en sucre et en sel.
Cet effet dopamine est prévu à la base pour nous permettre de survivre dans des temps de famine. Pour nous indiquer quel aliment va nous amener le plus de calories.
Si la nourriture est rare, nous avons intérêt à trouver de petites quantités d’aliments très riches en calories pour assurer notre survie.
Nous sommes tous drogués!
Heureusement aujourd’hui, nous avons une abondance de nourriture.
Le problème, lorsqu’on peut manger ce qu’on veut et quand on veut (plus ou moins), c’est que cet effet dopamine nous rend littéralement dépendant.
Comme un fumeur qui a besoin de sa cigarette, ou un toxicomane de sa dose d’héroïne, nous n’arrivons pas à résister à l’attrait de ces aliments gras/sucrés/salés et tout le reste nous paraît sans goût en comparaison.
Ce n’est donc pas une question d’aimer ou pas un aliment, mais bien une question d’addiction.
Il faut changer ses habitudes alimentaires
Si changer son alimentation était facile, tout le monde le ferait sans effort. Ces centaines de livres de régimes n’existeraient pas pour nous embrouiller et essayer de nous faire croire qu’on peut perdre du poids en mangeant tout ce à quoi nous sommes “drogués”.
On aime entendre des choses positives sur nos mauvaises habitudes! C’est pour cela que nous sommes attirés par ces régimes hyperprotéinés ou ceux avec lesquels on “mange de tout”.
Les produits animaux sont toujours vus comme des aliments “de luxe” et de plaisir. Alors que les aliments d’origine végétale réveillent en général un sentiment de privation et de manque de goût.
En pratique
Pendant mes études j’avais un professeur qui nous disait:
“Les gens qui n’aiment pas les légumes sont des gens qui ne mangent pas de légumes”
Cela parait un peu simpliste à priori, mais c’est très vrai. On sait qu’il faut goûter un aliment 10-15 fois pour apprendre à l’apprécier.
Les goûts évoluent avec le temps. Pensez simplement à certains aliments que vous aimiez quand vous étiez enfant et qui ne vous plaisent plus aujourd’hui…
Alors si on veut se débarrasser de son addiction aux aliments gras/salés/sucrés, il va falloir faire un effort de neuro-adaptation. C’est à dire:
- apprendre à notre cerveau quels sont les aliments bénéfiques pour notre corps
- ré-apprendre à apprécier les goûts simples et vrais, qui ne sont pas baignés d’huile et de sel et/ou de sucre.
Pour cela il n’y a pas d’autres moyens que de commencer par se “forcer” à changer ses choix pour changer ses goûts.
C’est-à-dire faire un choix intellectuel plutôt qu’émotionnel… Et les goûts suivront naturellement.
Le principe d’un repas équilibré, sain, délicieux et rassasiant est très simple:
- Manger principalement des féculents
- pommes de terres, patates douces,
- riz, quinoa,
- flocons d’avoine,
- lentilles, haricots, pois,
- millet, orges, amarante, couscous, boulgour,
- etc.
- Et ajouter des légumes verts et/ou colorés à vos plats, et des fruits et noix/graines, avec ou entre les repas.
L’idée est donc de manger à sa faim des aliments rassasiant confortablement (les féculents), sans se priver sur le choix ou la quantité et d’ajouter les autres légumes et fruits et noix/graines pour varier encore les plaisirs et les apports en nutriments.
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À vous de jouer
Donc, pour finir, si vous voulez améliorer votre alimentation, il est obligatoire de changer!
Et changer pour le mieux demande un effort, mais cet effort a ses récompenses!
Premièrement par une meilleure santé, mais aussi par les plaisirs culinaires et gustatifs que l’on découvre au long du chemin vers cette alimentation végétale saine, éthique et écologique.
Un dernier petit conseil! Commencez par exemple par vous faire des green smoothies, afin d’ajouter facilement de la verdure et des fruits à votre alimentation.
À votre santé
4 commentaires. En écrire un nouveau
Bonjour Docteur, J’ai une question par rapport aux jus. Les extracteurs sont ils aussi bénéfiques pour la santé que les blenders pour en faire, soit légumes ou fruits ? Par rapport aux vitamines ? Sachant que pour les extracteurs les fibres sont enlevées.
Bonjour!
Les smoothies sont toujours préférables car ils contiennent les aliments en entiers, dont les fibres et la peau qui contiennent la majorité des micronutriements. Les jus, meme frais, ne contiennent plus toutes ces bonnes choses, et donc, ils en deviennent proportionnellement beaucoup plus riches en sucres rapides.
J’espère que cela répond à votre question!
Bonjour, Oui ! merci infiniment pour votre réponse. Désolée pour les doublons, mon texte n’apparaissait pas donc j’ai dû écrire plusieurs fois…. 🙂
[…] la littérature scientifique indépendante de qualité est clairement en faveur d’une alimentation complète et principalement végétale. Nous parlons ici d’un consensus scientifique médical approuvé, et un article dans GQ ne […]